Analyse du fichier des prénoms de l’INSEE, listant les prénoms donnés aux enfants de 1900 à aujourd’hui.
Le jeu de données
Intitulé « Fichier des prénoms – Edition 2016 », ce jeu de données créé par l’INSEE est disponible sur le site opendata.gouv. On y trouve le volume des prénoms donnés aux enfants depuis 1900, en fonction du sexe, de l’année et du département.
Les prénoms les plus donnés en Bretagne
Au global
Au total, 2362 prénoms différents sont présents dans notre jeu de données. Chaque prénom est donné en moyenne 1332 fois, avec une médiane de 32, et un écart type de 7337.
Les prénoms les plus populaires sont Marie (250514 occurrences), Jean (162845 occurrences) et Pierre (67885 occurrences). Dans l’ensemble, on constate que les prénoms fortement donnés (plus de 50.000 fois) sont moins nombreux que les prénoms peu donnés, comme l’illustre ce graphique :
Comment lire ce graph : en abscisse, le nombre de fois qu’un prénom a été attribué ; en ordonné, le nombre de prénom qui affichent ce « nombre de fois ». En clair, la concentration de ce graphique démontre que l’on retrouve beaucoup de prénoms qui ont été donnés peu de fois, plutôt que l’inverse, les prénoms les plus donnés restant minoritaires. Une tendance que l’on remarque à nouveau si l’on zoom sur les 100 prénoms les plus donnés :
Ainsi, nous constatons bien que, dans les prénoms les plus donnés, seulement deux affichent plus de 150.000 occurrences — d’ailleurs, seulement 5 prénoms ont été donnés plus de 50.000 fois dans le siècle en Bretagne: Marie, Jean, Pierre, Anne et Joseph. Comment évoluent-ils au fil du siècle ?
Nous pouvons constater que les prénoms les plus donnés du siècle le sont très fortement jusqu’aux années 50, puis connaissent un déclin au fil du temps. Les deux prénoms les plus attribués, Marie et Jean, suivent une tendance semblable sur les 115 ans de notre dataset.
À la vue de ce « déclin » des prénoms populaires, nous pouvons nous poser la question suivante : y-a-t-il plus de prénoms différents chaque année ?
La tendance est indiscutable : depuis 1900, les choix de prénoms se diversifient énormément : alors que 519 prénoms différents sont donnés en 1900, le maximum est de 1783 prénoms différents en 2010… soit plus de 3 fois plus !
On entend souvent que les prénoms courts sont de plus en plus à la mode ces dernières années… est-ce le cas ?
Fréquents avant les années 60, les prénoms courts sont de moins en moins populaires jusqu’à un un renouveau depuis les années 80, décennie durant laquelle les prénoms courts remontent. La popularité des prénoms courts se constate notamment sur les prénoms à 3 caractères : il n’y a que très peu d’occurrences avant les années 90.
Qu’en est-il des prénoms longs (plus de 12 caractères) ?
Nous pouvons constater une forte popularité des prénoms longs autour des années 60, qui connaissent un pic de prénoms longs. Les prénoms les plus longs (16 caractères), restent très minoritaires, avec aucune occurrence avant 1931 et après 2002. Cette tendance peut-elle s’expliquer par une forte popularité des prénoms composés ?
L’évolution des prénoms composés reflète de manière quasi-égale celle des prénoms longs : un gros pic dans les années 60, avant de redescendre très rapidement, pour connaître un léger renouveau au début des années 80, avant de quasi disparaître au début des années 2000.
Les prénoms rares
Comment sont classés les prénoms peu connus ? Afin d’identifier les prénoms très peu courants, notre jeu de données comporte une classification « Prénoms rares ». Comment cette catégorie évolue-t-elle au fil du temps ?
L’évolution des prénoms rares affiche deux temps : une quasi absence avant les années 70, puis une première évolution jusqu’au années 90, avant d’exploser jusqu’aux années 2010.
Chez les hommes
Au total, 993 prénoms masculins différents ont été donnés durant le siècle. En moyenne, chaque nom a été donné 1597 fois, avec une variation très forte : la médiane est de 29, avec un écart type de 7194.
Chez les femmes
1407 prénoms différents ont été donnés aux femmes durant le siècle. Les prénoms sont donnés en moyenne 1111 fois, avec une médiane à 33, et un écart type de 7368.
Les naissances en Bretagne
À partir de cette base de données, nous pouvons dresser un portrait de la natalité en Bretagne, par sexe ainsi que par département.
Par sexe
Même si les naissances des deux sexes suivent un mouvement semblable sur le siècle, nous pouvons faire ressortir deux périodes : une première, jusqu’aux années 50, durant laquelle les naissances féminines sont plus nombreuses que les naissances masculines, puis une seconde, où la tendance s’inverse.
Par département
Alors que le Finistère tenait jusqu’aux années 80 le haut du podium des naissances, la tendance s’est renversée depuis cette période : c’est aujourd’hui l’Ille-et-Vilaine qui accueille le plus de naissances.
Que retenir de cette étude ?
Une tendance massive à la diversification des prénoms s’affiche : on constate une forte augmentation du nombre de prénoms différents par année, ainsi qu’une explosion du nombre de prénoms rares depuis depuis les années 80. Les prénoms les plus courants au début du siècle diminuent en popularité au fil de décennies — ce sont les prénoms courts qui ont gagnés en popularité, notamment ceux de 3 caractères. Les prénoms composés, quant à eux, ont connu un pic de popularité dans les années 60, avant de quasi disparaître à parti des années 2000.
Quant aux prénoms les plus donnés, le Bretagne suit le modèle de la France entière : le prénom masculin le plus attribué dans le pays est Jean, et le prénom féminin Marie.
Si l’on s’intéresse à la temporalité des naissances, nous pouvons constater une forte baisse juste avant les années 1920 : une baisse liée à la première guerre mondiale — similaire lors de la seconde guerre, entraînant le baby boom des années 45 à 60, que l’on retrouve également sur notre graphique.
Retrouvez le code sur notre Github !
Rédigé par: Colin FAY
Créateur et rédacteur en chef de Data Bzh.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.